Lettre aux adhérents, février 2022

Cher(e) sociétaire,

Comme chacun d’entre vous, comme chaque ménage, la « petite entreprise» qu’est notre mutuelle de proximité à taille humaine subit de plein fouet les hausses du coût de la vie intervenues ces derniers mois.
Comme vous, nous payons beaucoup plus cher notre abonnement à l’électricité, nos déplacements, l’entretien et la réparation de nos équipements informatiques, les services de nos partenaires, etc.
Mais, de plus, les mutuelles de santé subissent des pertes financières du fait de la politique chaque année aggravée de diminution de la part que l’assurance Maladie (Régime Obligatoire) prend dans le remboursement des soins, notamment depuis la mise en place du «100% Santé ». A ces charges supplémentaires viennent s’ajouter les « cadeaux» que le Ministère de la Santé et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) ont négociés ces dernières années avec certains professionnels de santé (médecins spécialistes, secteur dentaire, pharmaciens d’officine notamment) … cadeaux qui ne coûtent rien aux pouvoirs publics puisque réalisés sur l’air bien connu entonné depuis plus de dix ans par tous les ministres de la Santé: «Les mutuelles sont riches (sic!) … elles n’ont qu’à payer !».

Il s’ensuit que les dépenses de santé que nous vous remboursons ont depuis deux ans progressé beaucoup plus vite que le montant global de vos cotisations et que, bien que nous cherchions sans cesse à diminuer nos frais de fonctionnement (en-dehors évidemment des rémunérations de nos salariés) – ce qui grève notre résultat technique. Il en découle que les provisions prudentielles que notre «gestion de bon père de famille» nous avait permis de constituer ces dernières années s’amenuisent.

Elles diminuent d’autant plus vite que nous devons avancer chaque trimestre à l’URSSAF le montant des taxes et contributions forcées qui ne nous seront remboursées qu’ensuite, par douzièmes. L’Etat, depuis 2002, impose aux Mutuelles de santé de jouer le rôle de collecteurs d’impôts. Ainsi, les pouvoirs publics nous ont fait endosser sournoisement la responsabilité des hausses de la fiscalité de la complémentaire santé – plus de 650% en quinze ans si l’on en croit la Cour des Comptes. A ces «contributions CMU» devenues «Taxes sur les Contrats d’Assurances» (13,27% du montant des cotisations perçues pour les contrats dits «responsables» et 20,27% pour les autres contrats); le gouvernement actuel a cru bon d’ajouter une contribution forcée (dite «taxe COVID») au titre de laquelle nous avons dû sortir de notre trésorerie 141.000€ l’an passé pour 2019 et plus de 120.000€ ce mois-ci pour 2020.

Pour toutes ces raisons, et parce nous voulons absolument rester à même de vous aider à avoir accès à des soins de qualité correctement remboursés, nous sommes contraints d’augmenter les cotisations des contrats les plus techniquement en déséquilibre : Module UN, Formule complémentaire, Formule supérieure.
D’ores et déjà, la CNAM prévoit pour 2022 une augmentation des dépenses de santé (ONDAM) de +2,3% et on peut hélas prévoir que l’addition sera en réalité beaucoup plus lourde – du fait notamment de la gestion erratique par les pouvoirs publics des crises sanitaires.

Afin de modérer au maximum ces augmentations inévitables, le Conseil d’administration de votre Mutuelle d’Argenson et SMFEP a décidé de ne pas augmenter les tarifs des autres formules et de ne pas toucher aux cotisations «enfants». Les augmentations nécessaires à un rééquilibrage de la trésorerie de notre Mutuelle seront donc de PLUS QUATRE EUROS par mois à compter du 1er mars 2022 pour chaque adhérent principal des formules Module UN et Complémentaires et de seulement PLUS DEUX EUROS par mois pour les conjoints, concubins, pacsés, etc. (toujours uniquement pour les deux formules concernées).

Elles seront de PLUS DEUX euros pour la Formule Supérieure (sauf les cotisations «enfants» qui restent inchangées).
Vous comprendrez aisément que nous sommes contraints – à la fois par l’augmentation très nette de nos charges, par les hausses des dépenses de santé et par les désengagements du Régime Obligatoire -, de procéder à ces augmentations. Leur seul but de pouvoir continuer à assurer notre mission de solidarité mutualiste; c’est-à-dire le remboursement des prestations tel que vous l’avez-vous-même défini lors de nos assemblées générales annuelles. En effet, fort heureusement et à l’inverse des grands groupes assurantiels, nous n’utilisons pas une partie de vos cotisations pour servir des fonds actionnariaux : nous faisons tout pour vous en reverser la presque totalité sous forme de prestations.
Soyez assuré(e) que ces difficultés passagères ne nous empêcheront pas de continuer jour après jour à travailler à l’amélioration de notre fonctionnement à votre service et à vous proposer chaque année des formules et des produits correspondant toujours mieux à vos besoins.
En vous remerciant par avance de votre compréhension et de votre fidélité à notre mutuelle solidaire, je vous adresse mes plus cordiales salutations mutualistes.

Thierry PONTILLON, Président de la Mutuelle d’Argenson et SMFEP
Sur mandat du Conseil d’Administration réuni le 26/01/2022